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Un autre monde est possible...
1 juin 2008

Seuil limite de CO2

Comment évaluer la limite à ne pas dépasser ? Pour éviter une "interférence humaine dangereuse" avec le système climatique, le seuil limite de dioxyde de carbone atmosphérique est généralement fixé à 550 ppm. C'est par exemple l'objectif que s'est fixé l'union européenne.

Dans des travaux, le directeur du Goddard Institute for Space Studies (GISS) et ses coauteurs évaluent le seuil de danger à 350 ppm environ. Or ce niveau a été atteint en 1990. Il se situe aujourd'hui à 385 ppm. Et il augmente à raison d'une à deux unités chaque année. "Si le CO2 est maintenu pendant une longue période à un niveau supérieur à cette limite, il y a un risque de se placer sur une trajectoire menant à un dérèglement climatique dangereux et irréversible", décrypte la climatologue Valérie Masson-Delmotte. "Il est possible de revenir à un taux de 350 ppm, assure M. Hansen. Il faut un moratoire sur les centrales à charbon puis supprimer progressivement tous les usages de la houille d'ici à 2020-2030. Il faut aussi revoir nos pratiques agricoles et forestières de façon à séquestrer du carbone".

Pour parvenir à ces conclusions, les scientifiques ont analysé les séries de données retraçant les grandes évolutions climatiques de la planète sur plus de 50 millions d'années. "Nous avons examiné la vitesse de déplacement des isothermes, le retrait des glaciers, la vitesse d'élévation du niveau des mers, la déstabilisation des calottes glaciaires et la réaction des récifs coralliens". Les chercheurs ont également recalculé la "sensibilité du climat" au gaz carbonique. Celle-ci se traduit par le réchauffement moyen que provoquerait un doublement du CO2 par rapport à son niveau préindustriel (entre 270 et 280 ppm). Les modèles utilisés par le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) la situent autour de 3 °C.

Mais ces calculs ne tiennent pas compte de ce que les climatologues appellent les "rétroactions lentes". Comme, par exemple, la réduction progressive des calottes glaciaires. Lorsque l'effet de serre augmente, la température augmente : les calottes de glace se réduisent. La Terre perd donc progressivement une part de sa capacité à réfléchir le rayonnement solaire : elle absorbe plus d'énergie lumineuse. Les températures croissent donc plus vite, ce qui accélère la réduction des calottes glaciaires, etc. "En tenant compte de ce type de rétroactions, la sensibilité climatique n'est plus de 3 °C, comme l'estiment les modèles utilisés par le GIEC : elle est de 6 °C, dit M. Hansen. Mais la question de savoir combien de temps ces rétroactions mettront pour entrer en action demeure ouverte."

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