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Un autre monde est possible...
13 juin 2008

Sarkozy et les droits de l'homme

Les dires de Nicolas Sarkozy...

Dans l’abécédaire des propositions de Nicolas Sarkozy, il est écrit dans la catégorie des droits de l’homme : " Les droits de l'homme sont, pour toutes les démocraties du monde, à la fois un point de départ et un horizon qui se déploie toujours devant eux. La France ne fait pas exception, et il appartiendra au prochain président de lui faire franchir de nouvelles étapes dans la préservation et la conquête des libertés. Je veux être le Président d’une France qui se sente solidaire de tous les proscrits, de tous les enfants qui souffrent, de toutes les femmes martyrisées, de tous ceux qui sont menacés de mort par les dictatures et par les fanatismes. Le Darfour est un scandale inacceptable, la Tchétchénie une horreur, les infirmières bulgares en Libye, une barbarie, Ingrid Bettancourt dans la jungle colombienne une tragédie. Président de la République, je ne me tairai pas devant ces insultes aux droits de l'homme. Je ne passerai jamais sous silence les atteintes aux droits de l’homme au nom de nos intérêts économiques. Je défendrai les droits de l’homme partout où ils sont méconnus ou menacés et je les mettrai au service de la défense des droits des femmes. "

N. Sarkozy, candidat à la présidentielle, déclarait lors du congrès de l’UMP le 14 janvier 2007 : " Je ne crois pas à la "realpolitik" qui fait renoncer à ses valeurs sans gagner des contrats. Je n'accepte pas ce qui se passe en Tchétchénie, au Darfour. Je n'accepte pas le sort que l'on fait aux dissidents dans de nombreux pays. Je n'accepte pas la répression contre les journalistes que l'on veut bâillonner. Le silence est complice. Je ne veux être le complice d'aucune dictature à travers le monde. "

N. Sarkozy affirmait également devant le Parlement européen, le 13 novembre 2007 : " Dans la démocratie européenne, j’ajoute que tous ceux qui ont fait l’expérience de renoncer à la défense des droits de l’homme au bénéfice de contrats, n’ont pas eu les contrats, et ont perdu sur le terrain des valeurs. "

... et maintenant les faits.

Novembre 2007 : Hu Jintao – Chine. Alors que les droits de l’homme en Chine sont une notion relativement abstraite, alors que la Birmanie montre une conception limitée des droits de l’homme avec la bénédiction de Pékin, alors que la Chine préfère le pétrole du Soudan à la paix au Darfour, alors que la Chine reste le principal soutien de la Corée du Nord, N. Sarkozy préfère aller en Chine avec sa maman et un aréopage de patrons du CAC 40 pour signer 20 milliards d’euros de contrats, plutôt qu’avec Rama Yade, Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères et aux droits de l’homme.

Décembre 2007 : Vladimir Poutine – Russie. Alors que l’Europe toute entière, dénonce des "élections très sales" et les "fraudes massives" en Russie, N. Sarkozy s’empresse de " féliciter chaleureusement " la victoire de V. Poutine. Il a aussi reçu les félicitations de Bruno Gollnisch, le vice-président du FN, qui a estimé que les élections russes traduisaient "la renaissance de la fierté russe", et fustigé les "donneurs de leçons occidentaux" qui ont critiqué le manque de démocratie du scrutin.

Décembre 2007 : Mouammar Kadhafi – Libye. N. Sarkozy reçoit en grande pompe durant cinq jours le général Kadhafi. Le programme de la visite reflète bien le triomphe du dictateur : entretien à deux reprises avec N. Sarkozy, réception à l’assemblée nationale, visite du château de Versailles, participation à une "partie de chasse"... Rappelons tout de même que M. Kadhafi, il y a une dizaine d’années, faisait brûler le drapeau français lors de la fête nationale libyenne. Mais les affaires passent avant tout… Saïf al-Islam, fils de M. Kadhafi et porte-parole, a annoncé que Tripoli voulait acheter de nombreux équipements estimés à plus de trois milliards d’euros de contrats. Ce ne sera finalement que 300 millions d’euros.

sarkozy_kadhafi

Avril 2008 : Zine El Abidine Ben Ali – Tunisie. N. Sarkozy adresse des bons points au régime tunisien en matière de droits de l'Homme : "Aujourd'hui, l'espace des libertés progresse. Ce sont des signaux encourageants que je veux saluer. Ces signaux, ces réformes s'inscrivent sur un chemin étroit et difficile, mais essentiel, celui de la liberté et du respect des individus. Ce chemin, aucun pays ne peut prétendre l'avoir entièrement parcouru et personne ne peut se poser en censeur". Or la liberté d’expression reste une utopie en Tunisie. La presse n’y fait que glorifier le bilan du président Zine el-Abidine Ben Ali et les journalistes indépendants et leurs familles sont victimes d’un harcèlement continu.

C’est maintenant au tour du dictateur syrien Bachar el-Assad… invité officiellement aux cérémonies du 14 juillet. Le dictateur était pourtant traité en paria au sein de la communauté internationale, monde arabe inclus, pour l’implication présumée de son régime dans l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri.

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