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Un autre monde est possible...
3 juin 2008

Du pétrole, toujours du pétrole...

Les "sables bitumineux" sont un mélange de bitume, de sable et d’argile. Le bitume est une sorte de pétrole brut très lourd, incapable de couler de lui-même, c’est pourquoi son extraction, effectuée en surface, exige qu’on le chauffe afin d’obtenir une substance fluide.

Les sables bitumineux occupent au Canada une superficie de 77 000 km carrés, et ils se répartissent dans quatre gisements du nord de l’Alberta : Peace River est situé au nord-ouest, Athabasca et Wabasca au nord-est, et Cold Lake à l’est.

On a estimé qu’un total de 319 milliards de bitume pourraient être récupérés à partir de ces gisements, ou encore 175 milliards de barils selon les cours actuels du pétrole. Ces énormes dépôts sont de loin supérieurs aux réserves conventionnelles de pétrole du Canada, estimées à 4,8 milliards de barils, et font du Canada le pays disposant des plus grandes réserves de pétrole au monde après l’Arabie Saoudite, dont les réserves atteignent 260 milliards de barils.

Puisqu’il faut environ quatre tonnes de sables bitumineux pour fabriquer un baril de pétrole de synthèse, on comprendra sans peine que les conséquences environnementales qui découlent du procédé d’extraction sont colossaux :

- Les sables bitumineux engendrent cinq fois plus de gaz à effet de serre que le pétrole ordinaire parce que les techniques d’extraction employées nécessitent de grandes quantités d’énergie, d’immenses quantités de gaz naturel pour isoler et traiter le bitume.

- Les sables bitumineux couvrent au moins 4,3 millions d’hectares situés entièrement au sein de la forêt boréale canadienne.

- Il faut se servir de quatre barils d’eau prélevée en surface ou sous terre pour obtenir un baril de pétrole brut synthétique à partir des sables bitumineux. On prélève dans ce but d’immenses masses d’eau dans la rivière Athabasca. Le niveau d'eau de la rivière Athabasca a constamment baissé depuis les 30 dernières années, en raison de l'industrie des sables bitumineux mais aussi du changement climatique puisqu'elle prend sa source dans les glaciers de Jasper qui ne cessent de fondre. Les écologistes craignent l'assèchement progressif de cette rivière si la production pétrolière poursuit sa croissance. L’eau toxique contaminée résultant des opérations est rejetée dans d’immenses bassins de rétention.

- Parmi les polluants atmosphériques engendrés par le processus d’extraction on observe non seulement des gaz à effet de serre, mais aussi des émissions importantes d’oxydes d’azote, de dioxyde de soufre, des composés organiques volatiles et des particules, dont la présence entraîne toute une série de problèmes de santé publique.

Un médecin a constaté des taux de cancer anormalement élevés sur la réserve indienne de Fort Chipewyan, située près du Lac Athabasca, une mer intérieure en aval de la rivière du même nom où se concentre la pollution produite par l'industrie pétrolière.

Il n'y a vraiment que l'argent qui dirige le monde...

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