Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un autre monde est possible...
5 septembre 2007

Les abeilles... une fin programmée

C'est une incroyable épidémie, d'une violence et d'une ampleur faramineuse, qui est en train de se propager de ruche en ruche sur la planète. Partout, le même scénario se répète : par milliards, les abeilles quittent les ruches pour ne plus y revenir. En quelques mois, entre 60 % et 90 % des abeilles se sont ainsi volatilisées aux Etats-Unis où les dernières estimations chiffrent à 1,5 million le nombre de colonies qui ont disparu (sur 2,4 millions de ruches au total). Au Québec, 40 % des ruches sont portées manquantes. En Allemagne, selon l'association nationale des apiculteurs, le quart des colonies a été décimé avec des pertes jusqu'à 80 % dans certains élevages. Même chose en France, Suisse, en Italie, au Portugal, en Grèce, en Autriche, en Pologne, en Angleterre, en Espagne… où le syndrome a été baptisé "phénomène Marie-Céleste", du nom du navire dont l'équipage s'est volatilisé en 1872.

Pour éviter les épandages incontrôlables, les nouvelles générations d'insecticides enrobent les semences pour pénétrer de façon systémique dans toute la plante, jusqu'au pollen que les abeilles rapportent à la ruche, qu'elles empoisonnent. Même à faible concentration, l'emploi de ce type de pesticides détruit les défenses immunitaires des abeilles.
Des champignons parasites de la famille des Nosema sont présents dans quantités d'essaims en cours d'effondrement où les butineuses, apathiques, ont été retrouvées infectées par une demi-douzaine de virus et de microbes. La plupart du temps, ces champignons sont incorporés à des pesticides chimiques, pour combattre les criquets (Nosema locustae), certaines teignes (Nosema bombycis) ou la pyrale du maïs (Nosema pyrausta). Mais ils voyagent aussi le long des voies ouvertes par les échanges marchands, à l'image de Nosema ceranae, un parasite porté par les abeilles d'Asie qui a contaminé ses congénères occidentales tuées en quelques jours.

80 % des espèces végétales ont besoin des abeilles pour être fécondées. Sans elles, ni pollinisation, et pratiquement ni fruits, ni légumes… Les trois quart des cultures qui nourrissent l'humanité en dépendent. Arrivée sur Terre 60 millions d'année avant l'homme, Apis mellifera (l'abeille à miel) est aussi indispensable à son économie qu'à sa survie.
Sans interdiction massive des pesticides systémiques, la planète risque d'assister à un autre syndrome d'effondrement : celui de l'espèce humaine. Il y a cinquante ans, Einstein avait déjà annoncé : "Si l'abeille disparaissait du globe, l'homme n'aurait plus que quatre années à vivre."

Publicité
Commentaires
Un autre monde est possible...
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité