Bisphénol A

Le bisphénol A est utilisé pour la fabrication de plastique de type polycarbonate. Il permet d’obtenir un plastique dur et transparent. Il est utilisé comme revêtement intérieur des boîtes de conserves, il est présent dans certains réseaux d’adduction d’eau potable et surtout dans 90% des biberons. Ces plastiques peuvent être repérés par le chiffre 7 (Other) ou PC au centre ou en dessous du symbole de recyclage.

Le bisphénol A est connu pour s'extraire des plastiques spontanément à très faible dose, et plus significativement s'il est nettoyé avec des détergents puissants ou utilisé pour contenir des acides, ou des liquides à hautes températures. En tant que perturbateur hormonal, il s'est montré capable d'affecter la reproduction d'animaux de laboratoire et il pourrait être un des nombreux facteurs de délétion de la spermatogénèse chez l'homme.

Les premières études sur l'action œstrogénique du bisphénol A datent des années 1930 durant lesquels il fut administré à des rates ayant subi une ablation des ovaires. Une action en tant qu’androgène est fortement suspectée. Ces effets pourraient entraîner des problèmes de santé chez l'homme, tels qu'une diminution du taux ou de la qualité des spermatozoïdes. Le bisphénol A peut causer des anomalies de fonctionnement d'autres organes, comme le pancréas ou la thyroïde.

L'industrie du plastique a longtemps affirmé que le bisphénol A est sans danger pour l'homme, minimisant ou réfutant les tests donnant des résultats contraires. 11 études effectuées par des industriels ne mettent aucun risque en évidence, tandis que 90% des 104 études indépendantes montrent un risque possible.

En 2005, une équipe conduite par S.M Belcher a démontré que de faibles taux de bisphénol-A peuvent entraîner une altération du développement du fœtus chez le rat.

En 2006, les professeurs Vom Saal et Welshons ont publié une analyse détaillée expliquant pourquoi certaines études, principalement menées par des laboratoires financés par l'industrie, n'obtenait pas des résultats reproductibles sur les effets à faible dose du bisphénol-A. Un comité scientifique indépendant a réanalysé les données du rapport pour le compte d'une agence du gouvernement américain, et a montré qu'en réalité un effet existe en dépit des conclusions opposées du rapport originel.

Le Bisphénol A est dangereux, même à une très faible dose, parce qu'il migre facilement dans la nourriture : « Lorsque vous chauffez un biberon, au micro-ondes ou en le stérilisant, vous provoquez le phénomène de transfert du Bisphénol A du plastique dans le liquide. Si nous donnons ce volume de Bisphénol A à des bébés souris, nous provoquons dans le futur le cancer de la prostate, des disfonctionnements dans le cerveau, dans l'appareil reproducteur et d'autres maladies encore. » Les travaux du Professeur Vom Saal ont été critiqués au cours du temps, notamment par ceux qui affirment que l'on ne peut extrapoler les résultats de la souris à l'homme, mais aussi par les géants de la chimie qui répondent par d'autres études scientifiques.

Le Canada a été le premier pays à classer au rang des toxiques cette substance et l’Union Européenne doit faire de même.