Le portable et notre santé...

Aux Etats-Unis, en 1997, l’industrie de la téléphonie mobile a missionné le scientifique George Carlo pour diriger un groupe de recherche sur l’incidence de l’utilisation d’un téléphone portable sur la santé humaine.

Après 6 ans de recherche et 28 millions de dollars américains dépensés, G. Carlo craint qu’il y ait une menace possible pour la santé. Les recherches sur des rats ont démontré que l'utilisation de téléphone cellulaire pourrait provoquer des dommages génétiques et induire des cancers. Une autre petite étude sur des humains a montré une tendance accrue de tumeurs parmi des utilisateurs de téléphones mobiles. G. Carlo a transmis ses résultats à l'industrie et lui a recommandé d’avertir le public."Quand ils ont constaté que nous avions découvert des dommages génétiques et un risque accru de cancers, ils ont complètement supprimé leurs subventions."

Mais G. Carlo, qui était autrefois l’arme de l'industrie de la téléphonie cellulaire, s’est métamorphosé en un adversaire farouche. Il a sorti un livre où il accuse cette industrie de détournement majeur, de discréditer les scientifiques qui lui sont défavorables et de soutenir les recherches qui lui sont favorables. Il dit que l’industrie du mobile a incité des membres scientifiques renommés à faire une étude qui éliminerait les craintes au sujet des téléphones mobiles et des cancers.

Depuis, l'Agence Internationale pour de Recherche sur le Cancer s’intéresse à la téléphonie mobile. Une étude de l’IARC s’appuie sur plus de 5.000 utilisateurs de téléphones cellulaires atteints de tumeurs cérébrales dans 13 pays. Mais George Carlo indique que la conception de cette étude est de nature à favoriser l'industrie de la téléphonie mobile.

Lorenzo Tomatis, qui a passé 23 ans au sein de l’IARC dont 12 en tant que directeur, indique qu’il est difficile d’être complètement indépendant et que la préservation de la science de toute influence de l’industrie a toujours été sa principale préoccupation. Désormais L. Tomatis accuse l’IARC d’être trop soumise à la pression de l’industrie.

L’industrie du téléphone cellulaire discrédite ses propres recherches scientifiques et influence l’IARC pour obtenir d’une agence internationale des conclusions favorisant leur intérêt. Mais le plus grave, c’est que l’industrie de la téléphonie mobile connaissait les risques pour la santé en 2003 alors que 1,3 milliards de mobiles étaient en circulation dans le monde… aujourd’hui 2,1 milliards de mobiles peuplent notre planète.