Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un autre monde est possible...
8 octobre 2007

Birmanie, l'histoire se répète ?

1988

La Birmanie a connu en 1988 plusieurs mois de protestations contre la dictature militaire au pouvoir depuis 1962. Le gouvernement avait réduit de 80% la valeur de l'argent, sans compensation, pour lutter contre l'inflation. Un congrès du parti unique prend acte de l'échec de l'activité économique contrôlée par l'Etat et accepte la démission de son chef, le général Ne Win, auquel succèdera, le 26 juillet 1988, le général Sein Lwin.
Suivent d'importantes actions de revendications populaires en faveur du pluralisme politique, des libertés démocratiques et des droits de l'Homme. Elles sont réprimées dans le sang, faisant quelque 3.000 morts, dont de très nombreux bonzes qui s'étaient soulevés aux côtés d'étudiants et de militants pro-démocratie. Sous la direction d'Aung San Suu Kyi soutenue par le clergé bouddhiste, la lutte s'amplifie et des centaines de milliers de personnes manifestent notamment à Rangoon et Mandalay, pour la fin du parti unique et des élections libres.
Le 18 septembre 1988, le général Saw Maung s'empare du pouvoir. La loi martiale est instaurée. Néanmoins, à la suite de nouvelles manifestations en juillet 1989, le Conseil d'Etat pour le Rétablissement de la Loi et de l'Ordre, accepte d'organiser des élections législatives.
Le 27 mai 1990, 392 des 485 sièges (80%) sont remportés par la Ligue nationale pour la démocratie de Mme Suu Kyi, assignée à résidence depuis 1989, mais les militaires refuseront toujours de reconnaître les résultats des élections et d'abandonner le pouvoir.
Le 14 octobre 1991, le prix Nobel de la Paix sera attribué à Aung San Suu Kyi.

2007

Le Myanmar connaît de nouveau des manifestations pacifiques contre la vie chère et les carences démocratiques de la junte militaire au pouvoir.
15 août : Les prix des carburants sont brutalement multipliés par deux et ceux du gaz naturel comprimé par cinq.
23 août : Treize figures de la dissidence sont arrêtées pour avoir organisé des manifestations contre cette hausse des tarifs. Ils encourent 20 ans de prison.
28 août : Après deux semaines de manifestations sporadiques, des moines bouddhistes se joignent pour la première fois au mouvement.
5 septembre : Des soldats tirent des coups de feu de sommation pour stopper un demi millier de moines dans les rues de Pakokku. Le lendemain, plusieurs centaines de bonzes retiennent pendant plus de quatre heures des fonctionnaires du gouvernement et incendient leurs voitures.
17 septembre : Les moines refuseront les aumônes des membres de la junte, un boycott particulièrement grave dans le bouddhisme puisqu'il réduit les chances d'accéder au nirvana.
18 septembre : Les forces de l'ordre font usage de grenades lacrymogènes pour disperser un millier de moines et de civils.
20 septembre : Après en avoir été interdits d'accès pendant trois jours, un demi millier de moines sont autorisés à pénétrer dans la pagode de Shwedagon, plus haut lieu de culte du pays.
22 septembre: Des moines sont autorisés à franchir le dispositif de sécurité autour de la maison d'Aung San Suu Kyi. L'opposante apparaît en public pour la première fois depuis mai 2003.
24 septembre: Plusieurs dizaines de milliers d'habitants de Rangoon se rallient à des marches de protestation des moines bouddhistes, une manifestation d'ampleur inégalée depuis le soulèvement étudiant de 1988.

Les marches de protestation des moines sont devenues quotidiennes. La junte birmane a commencé à réprimer le mouvement de protestation : huit opposants et un journaliste japonais ont été tués, sans compter les conditions inhumaines des arrestations, des emprisonnements et des interrogatoires.

myanmar_mort

Pour appuyer le peuple birman, signez la pétition soutenant les manifestants.
http://www.avaaz.org/fr/stand_with_burma/tr.php

Publicité
Commentaires
Un autre monde est possible...
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité